J'ai eu l'occasion de le voir lors de la nuit celtique du Festival Jazz à Vienne. J'étais en vérité venue voir Alan Stivell mais c'est finalement Carlos Nunez qui a emporté ma préférence.
En 1984, au Festival Interceltique de Lorient (FIL), Carlos Núñez, né en 1971, découvrait son appartenance à la nation celte, réunissant la Bretagne, l'Irlande, l' Ecosse, le pays de Galles, mais aussi les Asturies et la Galice. Il a alors treize ans, il croise le Bagad Kemper, formation traditionnelle de cornemuses, bombardes et batterie, menée par un géant, Erwan Ropars. Le jeune virtuose joue en soliste une composition de Shaun Davey accompagné par l'Orchestre Symphonique de Lorient. Il remporte le prix Macallam pour la cornemuse galicienne, cette année-là, ainsi que les deux suivantes.
Carlos Núñez est arrivé à Lorient grâce à son père, antifranquiste en exil à Paris dans les années 1970, qui avait rencontré Dan Ar Braz, alors guitariste d’Allan Stivell lors d’un concert de soutien à l'Espagne résistante au Palais des Sports. Il noue des liens profonds avec la Bretagne et y amène Carlos, qui, resté au pays avec le reste de la famille, étudiait la musique classique au conservatoire de Vigo tout en jouant de la gaita (cornemuse de la Galicie) et des flûtes.